En 2019, près de la moitié des travailleurs sont stressés au travail !
Pour Solidaris, la problématique du stress au travail est un enjeu essentiel de santé publique. Son impact sur la santé physique et mentale ne peut être nié. La mutuelle est donc repartie, 7 ans après sa première enquête, à la rencontre des travailleurs Wallons et Bruxellois en les interrogeant sur leur univers professionnel. De nombreux enseignements ressortent de cette étude avec un constat principal alarmant : 45% des travailleurs se disent stressés au travail. Ils étaient 30% en 2012 !
En l’espace de sept années, la part des travailleurs se disant stressés fréquemment ou très fréquemment est en nette augmentation. Elle passe de 30% en 2012 à 45% aujourd’hui, soit une augmentation de 15 points. Ce sont davantage les femmes (48%) que les hommes (42%) qui expliquent cette hausse alors qu’en 2012, on notait peu d’écart entre les deux genres.
- L’âge est aussi déterminant dans cette augmentation du nombre de travailleurs stressés. En effet, on observe une corrélation flagrante entre l’ancienneté et le niveau de stress – au plus on vieillit, au plus le niveau de stress augmente. Ainsi, en 2019, les plus de 50 ans sont près de 60% à être souvent stressés (vs 33% pour les 18/25 ans).
- Autre variation, les familles monoparentales, les personnes seules et les diplômés du primaire ou secondaire inférieur voient leur niveau de stress dépasser les 50% ! L’étude sur les « travailleurs pauvres » mettait déjà en lumière la situation dramatique des familles monoparentales. Leur situation est tout aussi alarmante dans cette étude. Leur niveau de stress augmente de près de 20 points entre 2012 et 2019.
- Quelle perspective d’avenir ? Là aussi les résultats sont effrayants. Pour ¾ des travailleurs belges francophones la situation ne s’améliorera pas : au mieux ce sera stable (38%), au pire, ça continuera d’augmenter (37%).
- Face à ces constats inquiétants, certaines statistiques ne bougent malheureusement pas comme la part des gens qui savent à qui faire appel dans leur entreprise pour des problèmes de stress (48%). Et seulement 14% des travailleurs ont le sentiment que leur entreprise met en place des choses pour les aider.
Dans ce contexte, Solidaris interpelle les décideurs et appelle à prendre la mesure de ces résultats et à agir concrètement et rapidement. Puisque par nature, la majorité des entreprises sont dirigées par les seules logiques de la finance et de la doctrine ultra libérale, c’est aux politiques de ‘faire le job ». Au lieu de vendre des « jobs jobs jobs » avec une toujours plus grande flexibilité, ils feraient mieux de proposer des emplois qui offrent une rémunération correcte, qui prennent en compte les problématiques familiales que rencontrent les travailleurs (enfants en bas âge, parents qui vieillissent, etc.). Avant d’être une question de moyens, c’est surtout une question de considération. A l’évidence les politiques restent majoritairement aveugles et sourds face aux difficultés quotidiennes des individus (augmentation de la pauvreté et des inégalités, coûts des transports et du logement, mal bouffe, prise en charge des enfants et des aînés, …). Comment s’étonner alors que ces mêmes individus ne sont plus de 10% à penser que les politiques tentent de faire quelque chose pour améliorer leurs conditions de vie.