Le cancer du sein1 est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Les dernières estimations disponibles en 2018 font ainsi état de 2,1 millions de nouveaux diagnostics de cancer du sein chez les femmes dans le monde, représentant ainsi un cas de cancer sur quatre (24%).
La Belgique est le pays affichant le taux d’incidence du cancer du sein le plus élevé au monde avec 188 cas de cancer de sein pour 100.000 femmes en 2018 . Depuis 2010, c’est plus de 10.000 nouveaux cas de cancer du sein qui sont enregistrés chaque année (10.905 cas chez les femmes en 2018).
Ainsi, dans notre pays, plus d’un tiers des cancers féminins sont dus à un cancer du sein. Si le cancer du sein se manifeste rarement avant les 40 ans (et encore moins avant les 30 ans avec une quinzaine de cas par 100.000 femmes), le risque de cancer de sein augmente avec l’âge. Une femme sur neuf y sera confrontée avant ses 75 ans.
Le risque de cancer du sein est également un peu plus élevé chez certaines femmes dont celles sans enfant, celles qui ont eu leurs premières règles très jeunes (avant l’âge de 12 ans), celles ménopausées après 55 ans ou prenant des hormones à la ménopause (surtout si leur traitement dure plus de cinq ans), les femmes fumeuses, sédentaires, en surpoids (surtout après la ménopause) ou encore consommant plus d’un verre de boisson alcoolisée par jour.
La littérature montre par ailleurs que le risque de cancer du sein dépend des antécédents familiaux (un cancer du sein chez un ou plusieurs parents au premier degré) et de facteurs génétiques. Ces facteurs interviennent ainsi dans 5% à 10% des cancers du sein.
Il existe à ce jour peu d’études ayant analysé le coût de la maladie dans le cas du cancer du sein en Belgique. La question du cancer du sein est bien souvent abordée sous l’angle de la prévention et du dépistage.
Or, les patientes affrontant un cancer du sein doivent bien souvent faire face à d’autres problèmes qui viennent s’ajouter à la maladie en tant que telle. Parmi eux, la maladie représente un coût important et ce malgré l’intervention de l’assurance maladie. En effet, elle engendre une série de coûts qui ne sont que partiellement, voire pas du tout remboursés par l’assurance obligatoire (AO) (cf. suppléments
d’honoraires, prestations et produits non remboursables par l’AO, frais de déplacement, etc.). En parallèle, les femmes souffrant d’un cancer du sein subissent une perte de revenus liées à leur incapacité de travail.
Les difficultés rencontrées par les patientes peuvent également concerner la maladie et sa prise en charge médicale et les traitements, les effets secondaires, les conséquences dans la vie quotidienne (familiale, sociale, professionnelle, etc.)… Toutes ces répercussions, que l’on pourrait appeler « coûts indirects » ou « coûts cachés », peuvent donc aussi être considérées et intégrées dans le « coût » de la maladie.
L’objectif de cette étude est donc d’analyser les coûts (directs et indirects/cachés) engendrés par le cancer du sein sur base :
– D’une étude quantitiative réalisées à partir des données disponibles au niveau de Solidaris pour lesquelles nous avons suivi pendant cinq ans une cohorte de 2.600 femmes ayant démarré un traitement pour un cancer du sein en 2014 ainsi qu’à partir de données transmises par la Fondation contre le Cancer sur base des demandes d’aide financière qui y sont introduites ; – D’une enquête qualitative pour objectiver la perception et le vécu des patientes face à la maladie et ses coûts, pour laquelle 300 femmes ont été interrogées entre le 14 et le 30 juin 2021.
Cette étude innovante permet ainsi d’avoir une approche globale pour évaluer les coûts du cancer du sein et de décrire la problématique du cancer du sein au-delà du traitement médical et de ses coûts financiers stricto sensu.
Lien vers l’étude Cancer du sein : les coûts et les faces cachées de la maladie
Lien vers la synthèse de l’étude Cancer du sein : les coûts et les faces cachées de la maladie