Solidaris a réalisé, en collaboration avec l’Observatoire Belge des Inégalités, un grand dossier sur le conventionnement dont cette étude est tirée. Elle contextualise la problématique du conventionnement et est consacrée en particulier à la question de l’accessibilité géographique à des dentistes conventionnés, en proposant un indicateur original pour répondre à cette question.
Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette analyse :
- Le conventionnement est mis sous tension : de moins en moins de dentistes adhèrent à la convention alors que celle-ci est censée garantir la sécurité tarifaire pour les patients. Les dentistes étaient 39,6% à refuser la convention 2020-2021 contre 27,8 % en ce qui concerne la convention en 2005-2006.
- En outre, les chiffres officiels de l’INAMI surestiment en réalité fortement le conventionnement des dentistes : si l’on ne compte que les dentistes qui procurent réellement des soins dentaires, le taux de dentistes conventionnés passe de 43% à 29 %.
- La faible disponibilité des dentistes conventionnés est aggravée par une répartition géographique qui n’est pas homogène sur le territoire belge. L’indicateur d’accessibilité, présenté sous forme de différentes cartes géographiques, met ainsi en évidence que la pénurie de prestataires conventionnés n’est pas uniquement une problématique observée dans les zones géographiques peu densément peuplées mais s’observe aussi dans certaines grandes villes.
- Il est illusoire de s’attaquer aux déficits locaux de l’offre en soins conventionnés sur la base d’une analyse en termes de déserts médicaux, sans accorder une place centrale à la question du conventionnement en tant que telle.
Ces inégalités d’accès aux soins se traduisent par des inégalités de santé : les contraintes géographiques pèsent davantage sur les personnes les plus fragiles, peu mobiles ou à faibles revenus. L’analyse des pratiques de soins des patients montre en effet qu’une faible accessibilité géographique aux soins conventionnés génère un renoncement assez massif aux soins dentaires chez les plus pauvres, et a de ce fait un effet multiplicateur des inégalités sociales de santé.
Ces aspects font l’objet de deux autres études consacrées à l’analyse des pratiques de soin face aux inégalités d’accès mises ici en lumière :
- Les inégalités sociales aggravées par la faible accessibilité aux soins dentaires
- La faible accessibilité aux soins dentaires est une barrière pour les personnes âgées
Ces études font partie d’un grand dossier sur la question du conventionnement :