Les Belges réclament plus de culture et de santé dans les médias !
Grands perdants du classement des acteurs de la société auxquels les Belges accordent leur confiance, la presse et les journalistes comptent pourtant parmi les garants indispensables de la démocratie. Mais quelles sont les habitudes et les attentes des Belges quant aux médias ?
Que ce soit au travers des enquêtes Thermomètre ou des Baromètres « Confiance et Bien-être » 2016 et 2017, nous avons mesuré à plusieurs reprises que les Belges donnent de moins en moins de crédit aux médias. C’est pourquoi Solidaris a, plus particulièrement, souhaité s’intéresser à la relation qui existe entre eux et une population de plus en plus en perte de repères.
792 Belges francophones représentatifs de la population ont répondu à cette enquête.
Même s’ils sont méfiants par rapport aux médias, les Belges restent de gros consommateurs d’informations. En effet, plus de 8 sur 10 déclarent, avoir un engouement pour l’actualité et suivre les informations au moins une fois par jour.
L’information se densifie, l’espace-écran évolue et l’on observe clairement que les habitudes diffèrent selon les générations.
Alors qu’ils sont 75% à utiliser internet pour s’informer, à commencer par les jeunes âgés de 18 à 30 ans (92%), la télévision domine le peloton de tête restant le support d’information majoritaire (88%). Ce choix s’opère principalement chez les plus de 60 ans (50%). De son côté, la radio reste plébiscitée par près de 6 personnes sur 10 et continue généralement d’intéresser les personnes actives et les groupes sociaux plus élévés. La presse papier, quant à elle, ne séduit que 38,3% des sondés. Une presse parfois plus consultée dans son format numérique, via les applications mobiles et les sites web.
Concernant le contenu, l’intérêt manifesté par les personnes interrogées touche principalement la santé (75%) et la culture (56%) qu’elles jugent trop peu présentes. En effet, 4 sondés sur 10 estiment que ces thématiques n’occupent pas suffisamment le devant de la scène médiatique. Un constat inverse se dessine lorsqu’il est question de politique et d’actualités people, deux thèmes qui suscitent moins d’intérêts (49% et 22%) mais que les médias couvrent trop souvent au regard des répondants. Respectivement 70% et 67%.
Au cours des derniers mois, certains sujets ont monopolisé l’espace médiatique, au dépend d’autres. 68% des personnes interrogées estiment que les élections françaises ont été trop médiatisés en Belgique. Il en est de même pour l’affaire Publifin/Nethys pour 47% d’entre eux. Par contre, environ un sur 2 trouve que les médias n’ont pas assez traité de la baisse de remboursement des médicaments.
Un décalage s’opère entre les individus et les journalistes, une forme de défiance s’installe. Seuls 33 % des sondés estiment que les journalistes restent connectés à ce que vivent réellement les gens au quotidien. Enfin, l’indépendance des médias s’avère être quelque peu remise en cause. Alors que 68% des personnes interrogées reconnaissent que les médias subissent des pressions politiques, elles ne sont plus que 31% à estimer que les journalistes y résistent réellement.
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En plus de veiller à défendre et offrir une sécurité sociale humaine et solidaire, Solidaris, en tant qu’acteur social, politique et citoyen, souhaite également participer, encourager questionner et nourrir les débats de société.