Depuis 2015, Solidaris prend le pouls de la population belge francophone. Tous les ans en septembre, plus de 1000 Wallons et Bruxellois sont interrogés au travers d’une enquête qui balaie tous les pans du bien-être et de la confiance allant de leur état de santé mentale à leur vision des institutions et de l’avenir de la société, en passant par les relations avec leurs proches ou encore leurs conditions de vie au travail et leur capacité d’épargne.
L’indice composite confiance et bien-être moyen de la population s’établit à 52,2 cette année, s’améliorant légèrement (+1,8%) après plusieurs années de baisse (-7,9% depuis 2015).
Revenons en détail sur quelques grands enseignements. Quand tout le monde n’est pas logé à la même enseigne et que certaines inégalités s’aggravent…
- Le niveau moyen de bien-être est toujours plus bas chez les femmes (49,4) que chez les hommes (55,2) ;
- Le niveau moyen régresse uniquement pour les moins de 40 ans cette année (-1,7%) ;
- Le niveau moyen pour une famille monoparentale a reculé de -21,5% sur 7 ans ;
- Le niveau moyen d’une personne en incapacité est de 32,4 et celui d’un chômeur de 48,3.
Quand les finances se dégradent et qu’en cascade des comportements de prévention (manger sainement et bouger) sont freinés…
- On passe de 44,4% à 36,3% de personnes qui mettent au moins un peu d’argent de côté tous les mois et on monte à plus d’un quart (26,2%) qui exprime ne pas s’en sortir sans être à découvert ;
- Plus d’1 personne sur deux renonce à des activités culturelles pour des raisons financières ;
- Une personne sur deux nous dit que le coût pour se déplacer devient vraiment un problème pour son budget ;
- Un tiers affirme mal se nourrir pour des raisons financières ;
- Plus de 4 personnes sur 10 ne font pas de sport pour des raisons financières.
Quand les moins de 40 ans vont mal …
Près de 4 moins de 40 ans sur 10 peuvent être considérés en dépression et plus d’un sur deux en état de stress élevé. Sur l’échelle de Cantril, quasiment 3 sur 10 cotent leur vie négativement. Leur vision de l’évolution de la société n’est pas plus rose : près de deux tiers sont pessimistes pour son avenir. D’ailleurs, désormais moins de 3 sur 10 ont le sentiment que la société leur donne les moyens de montrer ce dont ils sont réellement capables et seulement 1 sur 5 estime qu’on sollicite son avis pour des projets dans son quartier ou sa commune. Enfin, au niveau du monde du travail, seulement 43% trouvent que leur travail est source de bien-être, plus d’un sur deux trouvent les cadences trop élevées et près d’un sur deux se sent dépassé par la masse de choses attendues. Leur confiance
dans les syndicats passe de 40,6% à 34,3%.
Quand la perception, certes encore très positive, du système de santé et de son avenir devient un peu plus incertaine…
7 personnes sur 10 trouvent que le système de santé est d’excellente qualité. Plus de deux tiers des gens ont confiance dans les mutualités, un chiffre relativement stable ces dernières années. On observe toutefois une baisse de la confiance dans la Sécurité sociale qui s’explique uniquement par l’évolution des moins de 40 ans sur cette question (de 65% à 56,7% soit -8,3 pts). En outre, presque ¾ des répondants (73,6%) estiment qu’il y a trop de temps d’attente pour être admis à l’hôpital (en 2015 on était à 49,2%, soit 24 points d’évolution en 8 ans) ! On descend aussi à 61% qui estiment qu’il y a suffisamment de professionnels de la santé dans leur région (76% en 2015, – 15 points sur 8 ans). Enfin, 69,1% pensent aussi que la qualité des soins est actuellement menacée pour des raisons de coûts.
Quand on mesure l’ensemble de ces éléments, il semble urgent à Solidaris de tirer la sonnette d’alarme et de rappeler certaines recommandations qui deviennent chaque jours plus vitales pour une partie de plus en plus grande de la population : automatisation du statut BIM, fin du statut de cohabitant et de façon plus générale, relèvement des minimas sociaux.
Pour le Secrétaire général de Solidaris, Jean-Pascal Labille : «Nous devons nous préparer et nous adapter sans cesse mais il faut aussi tracer une récit politique, sur deux plans. Le premier vise à une sécurité sociale universelle qui protège tout le monde et intègre aussi les nouveaux risques, notamment environnementaux. Le second renvoie au rôle de l’Etat qu’il importe de consolider dans son rôle, noble, de régulateur ».
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