Avec moins de semaines de vacances estivales et des blocs de congés plus courts, les nouveaux rythmes scolaires ont profondément transformé l’organisation des activités de loisirs des jeunes en Belgique. Pour évaluer l’adaptation de son offre aux besoins des familles, Solidaris a mené une enquête auprès de ses affiliés et des parents d’enfants en situation de handicap. Voici les principaux enseignements de cette étude. 

Taux de participation élevé avec des inégalités

Durant l’été 2023, 70% des parents interrogés ont inscrit au moins un de leurs enfants à une activité organisée (plaine, stage, camp ou séjour). Cette participation varie en fonction de la composition familiale et du niveau socio-économique. Les parents vivant seuls sont moins nombreux à inscrire leurs enfants (61%), ainsi que les familles moins aisées (50%) comparées aux familles plus aisées (81%). 

La participation diminue également avec l’âge des enfants : 78% des enfants de moins de 6 ans participent à des activités, contre seulement 56% des adolescents de 15 ans et plus. En termes de part de marché, les ASBL organisant des stages privés dominent (31%), suivies des clubs sportifs (24%) et des communes (17%).

Encadrement et prix, les critères clés des parents

La qualité de l’encadrement (95%) et le type d’activités proposées (85%) sont des critères essentiels pour les parents. Cependant, lorsqu’on leur demande de choisir les deux critères les plus importants, la qualité de l’encadrement (45%) et le prix (39%) ressortent clairement. Le prix est un critère encore plus crucial pour les groupes sociaux moins favorisés (63%).

Les stages sportifs (78%) et artistiques ou créatifs (54%) sont les plus populaires. Les séjours résidentiels rencontrent moins de succès (10%), surtout parmi les groupes sociaux plus faibles qui privilégient les plaines et les stages non-résidentiels.

Manque d’accessibilité financière

Les parents dépensent en moyenne 160€ par enfant pour les activités estivales, avec des variations importantes selon le niveau socio-économique (193€ pour les GS favorisés contre 106€ pour les GS défavorisés). Les parents seuls dépensent en moyenne 15% de moins.

Un aspect préoccupant est que 65% des parents déclarent qu’ils inscriraient leurs enfants à plus d’activités s’ils en avaient les moyens financiers. Ce chiffre atteint 73% pour les familles monoparentales et 86% parmi les groupes sociaux défavorisés.

Défis supplémentaires pour les enfants en situation de handicap

Les familles avec des enfants en situation de handicap sont plus précaires (38% en GS7-8 contre 21% dans la population générale). Ces enfants sont majoritairement des garçons (67%) et près de la moitié (47%) fréquentent l’enseignement spécialisé.

Pendant l’été 2023, un peu plus d’un tiers des enfants en situation de handicap ont participé à des activités, avec une participation plus élevée chez les GS1-2 (50%) et les 6-12 ans (48%). L’autonomie des enfants influe légèrement sur leur participation (28% pour ceux avec faible autonomie). Parmi ceux qui n’ont pas inscrit leur enfant à une activité (64,5%), les principales raisons sont le manque d’adaptation (32%), l’offre insuffisante (31%) et le coût (27%).

58% des parents jugent l’offre de loisirs insuffisante, chiffre montant à 71% pour les enfants avec faible autonomie. La qualité de l’encadrement est le critère principal pour choisir une activité (97%), suivi des activités proposées (81%) et de l’accessibilité (68%). Le prix est crucial pour 50% des parents.

La majorité des parents préfèrent les activités inclusives (77%), avec une préférence légèrement moindre chez les GS7-8 (68%). L’autonomie des enfants influence cette préférence, mais pas de manière significative (70%).

Conclusion

Les résultats de cette enquête soulignent l’importance de maintenir et d’améliorer l’accès aux activités de loisirs pour tous les enfants, indépendamment de leur situation socio-économique ou de handicap. L’adaptation de l’offre aux besoins spécifiques des familles, en particulier en termes de coût et de qualité de l’encadrement, est cruciale pour permettre à chaque enfant d’avoir accès à des activités sportives et culturelles et de s’épanouir pleinement durant ses vacances.