Entre l’adolescence et l’âge adulte, les habitudes contraceptives évoluent
Alors qu’il aura fallu attendre 1973 pour que soient autorisées, en Belgique, la prescription et la publicité pour la contraception, il existe aujourd’hui une multitude de méthodes contraceptives, certaines plus connues que d’autres.
Comment sont-elles vécues et utilisées par les gens ? Quels rapports homme/femme sont à l’oeuvre en matière de contraception ? Après une première enquête menée par Solidaris en 2010, l’Institut Solidaris, en collaboration avec la Fédération des centres de planning familial des FPS, a interrogé en 2017 plus de 4600 personnes sur la contraception féminine et masculine en Wallonie et à Bruxelles.
Quelles évolutions notables sont à remarquer 7 ans plus tard ?
Alors que l’on note une augmentation de la connaissance des méthodes telles que le patch (+6 points) , l’implant (+14 points) et le préservatif féminin (+8 points), la satisfaction générale du préservatif masculin et de la pilule, a tendance à diminuer, respectivement de -12 points et -6 points, par rapport à 2010. En 2017, les femmes sont 48 % à avoir changé de contraception.
Notons que ¾ des femmes qui disent utiliser un contraceptif entre 14 et 20 ans utilisent la pilule alors qu’après 40 ans, le stérilet (41%) dépasse cette dernière (39%) comme premier moyen de contraception.
La contraception est l’affaire de tous et toutes. Or, elle est encore trop souvent prise en charge uniquement par les femmes. Même si 80% des femmes interrogées déclarent discuter de contraception au sein du couple, elles ne sont plus que 53 % à baser leur choix sur une décision commune. Pour 77 % des femmes, le gynécologue est la première personne qui les conseille. Pour les hommes, cette personne n’est autre que … la partenaire, pour 37% d’entre eux.
En matière d’implication, 33% des femmes considèrent les hommes comme hautement concernés par la contraception au sein du couple alors que eux sont 50% à se déclarer comme très impliqués. Toutefois, plus ils sont jeunes plus ils estiment que leur implication est importante.
Alors que la pilule, le stérilet et le préservatif masculin restent les trois premiers moyens cités, la commercialisation de méthodes telles que la pilule masculine pourrait intéresser près de 40% des hommes interrogés. La principale raison évoquée dans ce cas-là (51,7%) étant qu’ainsi les deux partenaires seraient pleinement impliqués.
Or, cette commercialisation tarde à voir le jour, notamment en raison des effets secondaires qu’entraînent ce type de méthode. Une raison quelque peu étrange quand les effets secondaires annoncés (acné, migraines, changements d’humeur, modification de la libido, …) sont les mêmes, ou presque, que ceux de la pilule féminine.
Les résultats de cette enquête viennent quelque peu étayer ce propos car ils révèlent que la crainte des effets secondaires des méthodes contraceptives a augmenté de 24 points par rapport à 2010. Le caractère nocif pour la santé est quant à lui, de plus en plus signifié, soit +16 points par rapport à 2010. Actuellement, les femmes sont 56% à être inquiètes de la composition hormonale de certains contraceptifs.
Dans uns société où libertés, émancipations et égalités homme/femme sont de plus en plus questionnées, la place de la contraception devient indéniablement centrale. Sensibiliser, éduquer et faciliter son accès devient plus qu’essentiel.